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comprendre des problématiques sociales, professionnelles, politiques, économiques et culturelles.
De même, les réalités mondiales, nationales, locales et institutionnelles de différentes natures
exigent le développement d’une autre approche éducative au niveau universitaire, qui améliore
l’épanouissement de la personne en tant qu’être vivant, pensant, rationnel et humain, ainsi que
du professionnel en tant que sujet technique, qualifié et spécialisé dans un domaine académique
précis, ou en tant que professionnel intégral et transdisciplinaire. Il faut laisser derrière soi le
modèle traditionnel et s’orienter vers une direction qui valorise une réflexion critique sur les
processus d’enseignement-apprentissage, en reconnaissant les compétences, habiletés, aptitu-
des, dons et vertus des étudiants.
À ce sujet, Zhizhko (2017) souligne qu’au niveau universitaire, l’enseignement par compé-
tences exige que celles-ci s’articulent avec l’expérience. Cependant, la tâche n’est pas sim-
ple : pour y parvenir, il faut intégrer l’expérience dans le processus formatif lui-même, sans
pour autant altérer la manière dont l’étudiant perçoit et explique le monde ou les réalités.
Néanmoins, il est nécessaire de souligner qu’il existe un besoin urgent de promouvoir cette
méthodologie, car on observe encore dans les salles de classe des étudiants en formation aca-
démique soumis à un modèle d’accompagnement, de tutorat et d’orientation qui perpétue un
système d’apprentissage archaïque, behavioriste, répétitif et improductif. Un système qui n’aide
ni à penser, ni à comprendre, ni à résoudre les situations auxquelles l’étudiant universitaire est
confronté. En d’autres termes, on développe un enseignement discriminatoire, car il limite l’étu-
diant à ne pas produire à partir de sa propre pensée, mais à reproduire celle des autres, l’isolant
ainsi d’un savoir critique, éclectique et holistique.
Dans ce sens, il est prioritaire de promouvoir cette approche méthodologique, car persistent
encore dans les salles de classe des modèles d’accompagnement basés sur des schémas d’ap-
prentissage dépassés, behavioristes, répétitifs et inefficaces. Ces modèles ne favorisent ni la ré-
flexion, ni la compréhension, encore moins la résolution autonome de problèmes. Par
conséquent, on continue de promouvoir un enseignement limité et discriminatoire, qui empêche
l’étudiant de produire des connaissances depuis sa propre perspective et le soumet à reproduire
la pensée d’autrui, l’éloignant ainsi d’un savoir critique, éclectique et global.
Autrement dit, il est nécessaire de concrétiser une éducation universitaire centrée sur la com-
préhension de ce que l’étudiant apprend et comment il l’apprend, afin qu’il se consolide en une
ressource, une opportunité ou un outil vivant, au service de tous les acteurs du processus édu-
catif. Ainsi, on pourra obtenir le plein développement des capacités, dons, potentialités, com-
pétences et vertus de chacun, tout en promouvant un futur professionnel capable de prendre
des décisions fondées sur ses propres réalisations et aspirations. Comme le souligne Lora (2020,
p. 84), les compétences doivent se centrer sur « ce que l’on peut faire, ce que l’on sait faire et
ce que l’on a la volonté de faire (Être, Faire, Savoir-Faire) ». Sans négliger, comme le précise Ro-
dríguez (2003, p. 82), « l’importance d’être à jour sur les sujets pertinents et d’offrir des critères
Revista Digital de Investigación y Postgrado, 6(12), 199-207
ISSN Électronique : 2665-038X
Les défis des enseignants dans l'encadrement d'apprentissages
compétitifs en dehors de leur spécialité