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Juditas Delany Torrealba Dugarte
homme-machine, l'introduction de l'Intelligence Artificielle (IA) dans le contexte éducatif peut
être comparée au phénomène décrit par Hannah Arendt comme la "banalité du mal". Arendt
(2013) affirme que certains individus agissent selon les règles du système auquel ils appartien-
nent sans réfléchir à leurs actes. Ils ne se préoccupent pas des conséquences de leurs actions,
seulement de l'exécution des ordres. La mécanisation que l'IA, à travers l'Ingénierie des Prompts,
peut entraîner ce type de résultats.
D'autre part, des auteurs tels que Margaret Boden, Ray Kurzweil et Eliezer Yudkowsky ont sou-
ligné l'importance de l'IA et de l'Ingénierie des Prompts comme outils significatifs pour l'avan-
cement de l'humanité. Boden, spécialiste en IA à l'Université de Sussex, Kurzweil, Directeur de
l'IA chez Google, et Yudkowsky, expert en Intelligence Artificielle connu pour sa théorie de l'In-
telligence Artificielle amicale, ont mis en avant les bénéfices potentiels de ces technologies.
Cependant, Boden (2023), adoptant une perspective plus conservatrice, affirme qu'il est né-
cessaire d'agir avec équilibre. Elle soutient que nous devons différencier entre la connaissance
de l'IA et la sagesse que l'esprit humain a développée au cours de son évolution. Dans ce con-
texte, en adoptant les préceptes de ces auteurs, surgit le concept d'Eduéthique, une série de
principes destinés à maintenir l'équilibre entre les avancées technologiques et le savoir humain.
Par conséquent, l'ingénierie des ordres ou prompts peut aider à améliorer l'éducation orientée
vers la connaissance de l'IA en fournissant une approche structurée pour concevoir ces avan-
cées, avec intégrité et efficacité, permettant aux éducateurs d'identifier les domaines où les étu-
diants peuvent avoir besoin d'un soutien supplémentaire avec l'accompagnement de l'IA. En
utilisant l'ingénierie des ordres ou prompts, les éducateurs peuvent créer un programme qui
répond aux besoins de tous les étudiants et les prépare pour le marché académique et profes-
sionnel du futur. C'est dans cette dimension de l'éduéthique dans l'IA, applicable à l'ingénierie
des prompts, que l'opinion de la chercheuse Bryson (2024) est pertinente, qui déclare à ce sujet
que:
L'éthique en matière d'IA va bien au-delà d'un simple discours théorique ; c'est un pilier
fondamental pour maintenir notre société unie. L'éthique se présente comme une forme
de politique qui peut être améliorée par une meilleure connaissance scientifique et so-
ciale. C'est par une approche humaine, transparente, sûre et responsable que nous ga-
rantissons que l'IA est utilisée de manière bénéfique pour les personnes et la planète.
(p.2).
Ainsi, l'éthique, en se concentrant strictement sur l'éducation, peut aider à prévenir l'utilisation
abusive de la technologie, car elle peut avoir des conséquences graves, y compris la discrimi-
nation et les préjugés. Les personnes éduquées sont moins susceptibles de faire un mauvais
usage de l'IA et plus susceptibles de l'utiliser de manière responsable et cohérente, sans recourir
à la banalité d'Arendt (2013) précédemment expliquée, générant ainsi un bénéfice collectif.
Il est possible que l'éducation à l'IA ne soit pas nécessaire dans tous les domaines, en particulier