Le cyberespace et la recherche émergente:
une vision transepistémique et
ransdialogique depuis
la transcomplexité
El ciberespacio y la investigación emergente:
una visión transepistémica y transdialógica
desde la transcomplejidad
Comment citer: Hernández, B. G. R.(2024). Le cyberespace et la recherche émergente: une vision
transepistémique et transdialogique depuis la transcomplexité. Revista Digital de Investigación y
Postgrado, 5(10), 235-248.
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Gregth Raynell Hernández Buenaño*
https:orcid.org/0009-0002-2834-6268
Caracas / Venezuela
* Docteur en Éducation, Université Catholique Andrés Bello, Caracas - Venezuela. Metropolitan International Uni-
versity. Directeur des Affaires Académiques. Email: gregthhernandez@gmail.com
Revista Digital de Investigación y Postgrado, 5(10), 235-248
ISSN électronique: 2665-038X
Reçu: Avril / 3/ 2024 Révisé: Avril / 6 / 2024 Approuvé: Mai / 17 / 2024
Résumé
Cet écrit analyse le cyberespace en tant que scène de recherche émergente depuis la trans-
complexité, en explorant la migration de l'homme vers la digitalité et les possibilités de trans-
cender les schémas traditionnels de recherche. À travers une révision exhaustive de la littérature,
des concepts et des théories liés au cyberespace, à la transcomplexité et à la recherche sociale
sont identifiés. Les résultats suggèrent que le cyberespace configure une cosmovision intégra-
trice et profuse par la connectivité, l'interactivité et l'immédiateté. Depuis la transcomplexité, il
permet des activités de recherche qui défient la cartographie épistémique classique, se déta-
chant des structures gnoséologiques, méthodologiques et téléologiques conventionnelles. L'état
de l'art émergent se configure comme une expression de liberté et de conscience qui incorpore
des dimensions ontologiques, épistémiques, praxéologiques, technologiques, méthodologiques,
axiologiques et écologiques. Ainsi, le cyberespace se présente comme une scène de recherche
transdisciplinaire et transmetodique, qui défie les schémas traditionnels et promeut une narra-
tion consciente et inachevée.
Mots-clés: Cyberespace, Transcomplexité, Recherche sociale, Migration paradigmatique, État
de l'art émergent.
Resumen
Este escrito analiza el ciberespacio como un escenario de investigación emergente desde la
transcomplejidad, explorando la migración del hombre hacia la digitalidad y las posibilidades
de trascender los esquemas tradicionales de investigación. A través de una revisión exhaustiva
de la literatura, se identifican conceptos y teorías relacionados con el ciberespacio, la trans-
complejidad y la investigación social. Los resultados sugieren que el ciberespacio configura una
cosmovisión integradora y profusa mediante la conectividad, interactividad e inmediatez. Desde
la transcomplejidad, permite actividades investigativas que desafían la cartografía epistémica
clásica, desapegándose de estructuras gnoseológicas, metodológicas y teleológicas conven-
cionales. El estado del arte emergente se configura como una expresión de libertad y conciencia
que incorpora dimensiones ontológicas, epistémicas, praxeológicas, tecnológicas, metodoló-
gicas, axiológicas y ecológicas. Así, el ciberespacio se presenta como un escenario de investi-
gación transdisciplinario y transmetódico, que desafía los esquemas tradicionales y promueve
una narrativa consciente e inconclusa.
Palabras claves: Ciberespacio, Transcomplejidad, Investigación Social, Migración paradigmática,
estado del arte emergente.
Introduction
La nature de la société est dynamique et flexible, elle obéit au reflet de l'homme dans sa compréhension
de son environnement et dans sa transformation à travers différentes postures paradigmatiques, dont
l'une est constituée par la technologie. La contemporanéité, sous le concept du cyberespace, se plonge
© 2024, Instituto de Estudios Superiores de Investigación y Postgrado, Venezuela
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dans le halo de l'intangibilité, de l'interactivité et de l'interconnectivité, où différentes activités s'entre-
lacent et se plongent dans la digitalité, un état qui, depuis une transition paradigmatique, promeut un
tissu culturel divergent, profus et significatif qui dépasse l'approche classique et instrumentale immergée
dans la causalité linéaire propre à la linéarité positiviste, et induit de nouvelles perceptions associées à
la construction de l'état de l'art qui répercute sur la vision de l'être, depuis une posture métacomplexe.
Dans ce sens, le but de cet écrit est de réfléchir sur le parcours paradigmatique dans lequel l'homme
s'est engagé sur son chemin vers la digitalité, et l'influence de la transcomplexité, qui soutient un
échange paradigmatique, permettant de concevoir le cyberespace comme un scénario investigatif,
qui resignifie la quotidienneté et permet de transcender les credos paradigmatiques conventionnels.
Partant de ce qui précède, cet écrit est divisé en deux parties, la première axée sur l'homme depuis
la digitalité qui vise à offrir une vision réflexive et philosophique de la relation homme-technologie,
dans son chemin vers la digitalité. D'autre part, la deuxième partie intitulée: vision transparadigmatique
du cyberespace et le développement investigatif, se concentre sur l'exposition du cyberespace comme
un espace de recherche émergent, offrant au chercheur social une optique kaléidoscopique pour
étudier la société depuis un discours transdialogique et transepistémique, alternatif au discours spé-
culaire dominant dans certaines communautés académiques, permettant la construction d'un état
de l'art émergent, flexible et ouvert.
L'homme depuis la digitalité
Actuellement, l'importance de l'internet dans la vie quotidienne est mise en évidence, intervenant de
manière indirecte et/ou directe dans les processus dans lesquels l'homme et la société évoluent. Selon
Hernández (2020), les téléphones portables, les ordinateurs, les tablettes, les réfrigérateurs, les fours
à micro-ondes, sont quelques-uns des appareils qui ont été restructurés pour tirer parti des avantages
et des implications de l'internet, dans une tentative de rester pertinents dans une société où la con-
nectivité et l'interactivité introduisent de nouvelles façons de repenser et de s'impliquer dans la vie
quotidienne.
À cet effet, les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) se sont transformées en
pont entre les technologies classiques et avancées, ces dernières, surnommées intelligentes et/ou
numériques, cherchant à se distinguer des analogiques en restant associées à des concepts tels que
: connectivité, interaction, immédiateté et interindépendance, résumant ainsi ce qui a été décrit, en
expressions technologiques comme une représentation de leur innovation, créativité et inventivité.
Elles expriment également de manière naturelle les processus de changement et de transformation
de l'activité humaine. En ce sens, la technologie constitue une voie pour changer l'environnement et
fournir une nouvelle perspective pour percevoir la vie quotidienne. De cette manière, la technologie
ne représente pas seulement un objet, mais elle exemplifie aussi la pensée de l'homme et sa capacité
à reconstruire continuellement la réalité.
Ce qui a été décrit indique que la technologie elle-même représente un paradigme, car comme le
souligne Pérez (2009), un paradigme est étroitement lié aux changements, transformations et tran-
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sitions, associés aux façons de penser, d'agir et de rechercher, changeant une situation impérative
pour plusieurs scénarios qui, individuellement ou collectivement, contribuent à générer une méta-
morphose du complexus social. La technologie en tant que paradigme n'est pas unique, au contraire,
elle possède de multiples perspectives pour entrevoir ses possibilités et ses implications.
Dans cet ordre d'idées, le développement sociétal est le produit d'une relation dialogique entre dif-
férents paradigmes, l'un d'entre eux étant la technologie, un fait qui a donné naissance à différentes
transitions et interprétations. La technologie en tant que nouvelle forme de pensée représente le
changement paradigmatique depuis la récursivité et la dialogique. En d'autres termes, l'émergence
d'une technologie ne représente pas le déclin de sa prédécesseure, au contraire, elle intègre dans
son tissu les caractéristiques de sa prédécesseure et établit des hybridations pour intégrer d'autres
paradigmes technologiques, élargissant sa portée et sa réponse dans la société dans un continuum
réflexif et synergique. De cette manière, le changement technologique est perçu comme une transition
paradigmatique, qui montre comment l'homme, à travers la technologie, se place dans une relation
qui perturbe la causalité linéaire associée au positivisme, ce qui permet un état de changement, de
flexibilité et de pertinence, établissant d'autres manières de compléter différents points de vue et de
réaliser une approche complexe de la réalité phénoménale.
Ces transitions impliquent des migrations, mais pas en termes physiques, mais paradigmatiques, pour
rapprocher l'individu de nouvelles interprétations épistémiques et induire un état de conscience. Pour
cela, la migration paradigmatique est qualifiée par Hernández (2020) de relation dialectique entre
l'homme et son environnement, où un individu réfléchit sur un paradigme et l'introduit dans son tissu
paradigmatique ou sa cosmovision personnelle, en résultant de nouvelles resignifications pour entrer
dans la vie quotidienne, élargissant sa conscience face au cosmos environnant, pénétrant dans de
multiples structures transparadigmatiques ou cosmovisions.
Le telos de la migration paradigmatique est un processus personnel, réflexif et ouvert où l'individu
décide s'il est opportun de réfléchir et d'intégrer dans son cadre un certain paradigme. À cet égard,
le critère de compatibilité, comme l'indique Hernández (2020), fait référence à l'affinité des idées, des
actions et des pensées que représente un paradigme ou une technologie. Son acceptation ou son
rejet varie en fonction du cadre paradigmatique de l'individu, il n'existe donc pas de voie et/ou de
moment concret pour transiter entre les paradigmes et cela se déroule en fonction de ses intérêts,
de sa disponibilité, de son style de vie, c'est-à-dire de sa quotidienneté.
Il est important de mentionner que le Telos Migratoire ne se termine jamais, car il part de la réflexivité,
de l'apprentissage et de l'intégration constante des positions épistémiques pour générer un état de
conscience qui vise une vision transparadigmatique et induit un état de l'art émergent. Par conséquent,
la migration paradigmatique peut être synonyme de détachement, de liberté et de désobéissance,
car elle implique un passage entre diverses formes de pensée, évitant l'attachement ou la construction
d'une zone de confort qui pourrait réduire l'ouverture de l'homme au monde.
Ce qui précède indique que le tissu sociétal du paradigme technologique est en constante transition
et ne possède pas de point de fermeture, sa vitesse de changement et de transformation augmentant
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ou diminuant en fonction de ses possibilités et de ses intérêts. Dans cette optique, l'homme a transité
par diverses technologies, c'est-à-dire des paradigmes, pour restructurer le complexus sociétal. Un
auteur qui décrit cette relation est Toffler (1980) qui, sous le concept de "Vague", symbolise la transition
de l'humanité à différentes étapes, où la technologie en tant que paradigme a été un événement clé
pour générer des disruptions significatives dans le développement social, configurant de nouvelles
cosmovisions dans le processus, marquant un avant et un après.
La Vague de Toffler représente une accumulation et une intégration paradigmatique qui offre une vi-
sion entrelacée et complexe de la réalité, qui, visualisée depuis la transcomplexité, induit une cosmo-
vision profonde et réflexive, déclencheuse de changements ontoépistémiques significatifs qui
redéfinissent le tissu sociétal. De cette position, il existe trois Vagues, c'est-à-dire des scénarios multi-
paradigmatiques. La première Vague fait référence au changement entre les technologies de chasse
et agricoles, donnant lieu à l'homme agricole et aux premiers établissements. La deuxième Vague
fait référence à la révolution industrielle, à l'émergence du machinisme et aux débuts de l'automati-
sation moderne. Quant à la troisième Vague, elle représente la société post-industrielle, où les TIC
ont redéfini l'actualité et induit de nouvelles perceptions, produit de l'interconnectivité.
Depuis la Migration Paradigmatique, les Vagues de Toffler mettent en évidence deux situations. La
première fait allusion au fait que la présence d'un paradigme ou d'une technologie ne symbolise pas
l'adoption universelle de celui-ci par toute la société, donnant lieu à une relation dialogique entre le
paradigme actuel et le prédécesseur. La seconde indique que malgré l'apport et l'importance d'un
paradigme émergent, celui-ci ne représente pas une réponse concluante. Par conséquent, la migration
paradigmatique se réfère à établir un état de conscience et de coexistence entre nouveaux et anciens
paradigmes, garantissant l'ouverture de l'individu face à différentes possibilités paradigmatiques.
Dans cet ordre d'idées, ce qui précède permet de comprendre la coexistence entre technologies gé-
nérationnelles, qui selon le cadre et l'ouverture paradigmatiques se maintiennent dans la quotidien-
neté de l'individu. Actuellement, la coexistence entre technologies analogiques et numériques fait
partie du développement de la troisième Vague, qui, depuis l'introduction de l'ordinateur et du logiciel
qui redéfinit l'intangibilité, et sous le concept de virtualité, initie la simulation de processus et/ou d'ac-
tivités, établissant des ponts entre le présentiel et le numérique. La virtualité, selon Hernández (2020),
est une représentation dialogique entre le présentiel et le numérique, elle se charge d'émuler la pré-
sence en recréant continuellement des activités, ajustant l'expérience perçue de l'homme face à sa
contrepartie physique.
La virtualité, dans cet ordre d'idées, représente une structure hologrammatique, car elle cherche à
comprendre et à interpréter la présence depuis le tout et ses parties. Selon la pensée complexe, con-
formément à Morin (1995), c'est une façon de comprendre les phénomènes et d'analyser comment le
tout est présent dans chacune des parties et vice versa. Les codes informatiques fournissent les con-
ditions pour ne négliger aucune partie et peuvent émuler la plupart des composants de la présence.
En ce sens, la virtualité symbolise une autopoïèse, c'est-à-dire une restructuration constante et inté-
grative de différentes positions paradigmatiques de la présence en accord avec les capacités infor-
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matiques. Elle est orientée à offrir une perception profuse et interactive de la réalité, impliquant une
représentation multiparadigmatique qui vise une vision transparadigmatique.
Ce qui est indiqué implique un cycle métanoïque basé sur l'auto-organisation qui suggère une cons-
truction, déconstruction et reconstruction continues, avec l'intention de se renouveler et d'élargir la
vision transparadigmatique et significative de l'homme par rapport à la virtualité et aux options qu'elle
offre. En ce sens, la virtualité soutient une nature dialogique, récursive et intégratrice qui la sépare du
discours spéculaire et de la causalité de l'épistémologie positiviste, se régulant dans un continuum
multiépistémique en concevant une cosmovision réflexive et intégratrice, telle que le constitue le
cyberespace.
Le cyberespace est une réponse de la virtualité dans ses tentatives de redéfinir l'intangibilité et de
s'approprier des positions théorétiques provenant de la présence. Il est représenté selon Vilches
(2002), comme un scénario transcendant les concepts d'espace-temps, sans centre ni périphérie
et représentant un contexte qui permet le déroulement des activités économiques, politiques et
sociales, sans les limitations traditionnelles de la présence. Vu de cette manière, le cyberespace est
un scénario qui se nourrit continuellement de la virtualité et fournit des canaux pour faciliter la
communication et l'échange entre les utilisateurs et leurs structures paradigmatiques, représentant
une variété de façons d'agir, de penser et de s'exprimer, favorisant diverses réinterprétations phé-
noménologiques qui donnent naissance à une identité qui transcende les positions épistémiques
et disciplinaires qui en font partie, édifiant un concept récursif et intégrateur comme le constitue la
digitalité.
La digitalité est une représentation multiphénoménique provenant du cyberespace qui, au-delà de
présenter une culture dérivée de la présence par le biais de la virtualité, se configure comme un pa-
radigme intégrateur et récursif qui décrit les activités commerciales, politiques, culturelles, et interprète
les idées, pensées et représentations émergentes. En d'autres termes, elle fait référence à un tissu so-
ciétal qui a des effets sur la présence, la virtualité et sur lui-même, qui selon Negroponte (1995) main-
tient un langage commun, une compréhension interculturelle, des contenus multimédias, des réseaux
sociaux, des métiers, des professions émergentes, et des modèles économiques et politiques, qui
placent Internet comme épicentre de la quotidienneté, la connectivité et l'interactivité étant les bases
pour garantir l'accès, l'échange et la communication.
Une vision transparadigmatique du cyberespace et le développement de la re-
cherche
Le chemin vers la digitalité démontre que le dialogue entre l'homme et la technologie a traversé dif-
férents modèles épistémiques et représentations paradigmatiques. L'arrivée de l'homme dans le cybe-
respace est une intégration de multiples paradigmes qui se configurent en une cosmovision en
permanente construction, maintenant un tissu entre le certain et l'incertain, impliquant de nouvelles
nuances pour envisager la société et les processus qui y sont contemplés, y compris la recherche. À
cet égard, la digitalité se transforme en un axe permettant de connecter tous les paradigmes qui y
convergent, constituant une identité transparadigmatique.
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La digitalité, dans ce sens, représente une opportunité de fonder de nouvelles perceptions sur la
façon dont la société évolue et comment la recherche sociale se construit. Le tissu sociétal, avec la
présence du cyberespace, se caractérise par la promotion d'un citoyen constamment connecté, s'im-
mergeant dans un cosmos multiculturel, où il n'est pas limité à obtenir et/ou produire des connais-
sances associées à son contexte immédiat, maintenant ainsi une vision multiréférentielle qui transcende
ses barrières physiques et favorise une pensée qui redéfinit les frontières et induit une vision sans
limites traditionnelles.
Pour le chercheur social, le cyberespace est une forme d'expression, de convergence et de réflexion,
offrant à ses utilisateurs l'opportunité d'exposer leurs paradigmes depuis différentes latitudes et d'in-
tégrer à un niveau supérieur leurs idées et pensées, impliquant un discours réflexif et intégrateur qui
ne néglige pas leur localité, mais considère des aspects inhérents à l'éducation planétaire décrite par
Morin, ce qui favorise une posture glocale, c'est-à-dire un équilibre entre le global et le local. Cette
relation ne cherche pas à générer une théorie absolue, mais à explorer des réalités relatives qui mettent
en évidence l'ambiguïté fondamentale de tout être humain.
Ce qui précède, comme le souligne Maffesoli (1979), vise une sociologie compréhensive, nécessitant
une rupture avec un positivisme dominant et totalitaire, et générant des recherches sur la quotidien-
neté, dont les trivialités favorisent des enquêtes distinctes et complémentaires. Pour cela, il est néces-
saire de se détacher de toute position paradigmatique, car celles-ci constituent des biais empêchant
d'envisager la quotidienneté du cyberespace comme une source d'études riche.
Depuis le Telos de la migration paradigmatique, le chercheur doit rester en mouvement, adoptant
une posture réflexive et ouverte. La réflexivité garantit que l'individu soit conscient des paradigmes
existants et de leurs possibilités, tandis que l'ouverture empêche un attachement à une manière dé-
terminée de penser, car cela entrave l'arrivée d'autres paradigmes et la construction de structures de
pensée propres, constituant des alternatives paradigmatiques face à l'existant. En termes de recherche,
il s'agit de rester en mouvement, conscient de la réalité paradigmatique sans tomber dans l'attache-
ment, l'affiliation ou l'établissement d'une zone de confort, restreinte à une structure gnoseologique,
méthodologique et même téléologique spécifique, conduisant à un développement linéaire, séquen-
tiel, qui compromet diverses possibilités de liberté de pensée.
Dans ce cadre, la liberté de pensée obéit à un état de changement et de conscience, car pour savoir
si l'homme est libre, il doit être conscient des positions qui empêchent cette condition. Dans la pratique
de la recherche, certains chercheurs comme Balza (2020) établissent que la liberté de pensée d'un
chercheur doit conduire à un état de désobéissance paradigmatique, une irrévérence épistémologique
pour se séparer de l'hégémonie de la pensée unique, appartenant à la rationalité scientifique.
Ces situations permettent au chercheur d'être conscient des paradigmes instrumentaux associés aux
mathématiques, à la physique et à l'informatique qui constituent les bases structurelles du cyberespace.
Mais comme le souligne Martínez (2015), ils ne peuvent être utilisés ou conçus comme des paramètres
des sciences de la vie. Il ne s'agit pas non plus de nier leur valeur disciplinaire, mais de souligner leur
dimension non exhaustive dans la recherche humaine. Par conséquent, l'état de conscience permet
Le cyberespace et la recherche émergente: une vision transepistémique
et transdialogique depuis la transcomplexité