Revista Digital de Investigación y Postgrado, 5(10), 235-248
ISSN électronique: 2665-038X
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La digitalité, dans ce sens, représente une opportunité de fonder de nouvelles perceptions sur la
façon dont la société évolue et comment la recherche sociale se construit. Le tissu sociétal, avec la
présence du cyberespace, se caractérise par la promotion d'un citoyen constamment connecté, s'im-
mergeant dans un cosmos multiculturel, où il n'est pas limité à obtenir et/ou produire des connais-
sances associées à son contexte immédiat, maintenant ainsi une vision multiréférentielle qui transcende
ses barrières physiques et favorise une pensée qui redéfinit les frontières et induit une vision sans
limites traditionnelles.
Pour le chercheur social, le cyberespace est une forme d'expression, de convergence et de réflexion,
offrant à ses utilisateurs l'opportunité d'exposer leurs paradigmes depuis différentes latitudes et d'in-
tégrer à un niveau supérieur leurs idées et pensées, impliquant un discours réflexif et intégrateur qui
ne néglige pas leur localité, mais considère des aspects inhérents à l'éducation planétaire décrite par
Morin, ce qui favorise une posture glocale, c'est-à -dire un équilibre entre le global et le local. Cette
relation ne cherche pas à générer une théorie absolue, mais à explorer des réalités relatives qui mettent
en évidence l'ambiguïté fondamentale de tout être humain.
Ce qui précède, comme le souligne Maffesoli (1979), vise une sociologie compréhensive, nécessitant
une rupture avec un positivisme dominant et totalitaire, et générant des recherches sur la quotidien-
neté, dont les trivialités favorisent des enquêtes distinctes et complémentaires. Pour cela, il est néces-
saire de se détacher de toute position paradigmatique, car celles-ci constituent des biais empêchant
d'envisager la quotidienneté du cyberespace comme une source d'études riche.
Depuis le Telos de la migration paradigmatique, le chercheur doit rester en mouvement, adoptant
une posture réflexive et ouverte. La réflexivité garantit que l'individu soit conscient des paradigmes
existants et de leurs possibilités, tandis que l'ouverture empêche un attachement à une manière dé-
terminée de penser, car cela entrave l'arrivée d'autres paradigmes et la construction de structures de
pensée propres, constituant des alternatives paradigmatiques face à l'existant. En termes de recherche,
il s'agit de rester en mouvement, conscient de la réalité paradigmatique sans tomber dans l'attache-
ment, l'affiliation ou l'établissement d'une zone de confort, restreinte à une structure gnoseologique,
méthodologique et même téléologique spécifique, conduisant à un développement linéaire, séquen-
tiel, qui compromet diverses possibilités de liberté de pensée.
Dans ce cadre, la liberté de pensée obéit à un état de changement et de conscience, car pour savoir
si l'homme est libre, il doit être conscient des positions qui empêchent cette condition. Dans la pratique
de la recherche, certains chercheurs comme Balza (2020) établissent que la liberté de pensée d'un
chercheur doit conduire à un état de désobéissance paradigmatique, une irrévérence épistémologique
pour se séparer de l'hégémonie de la pensée unique, appartenant à la rationalité scientifique.
Ces situations permettent au chercheur d'être conscient des paradigmes instrumentaux associés aux
mathématiques, à la physique et à l'informatique qui constituent les bases structurelles du cyberespace.
Mais comme le souligne MartÃnez (2015), ils ne peuvent être utilisés ou conçus comme des paramètres
des sciences de la vie. Il ne s'agit pas non plus de nier leur valeur disciplinaire, mais de souligner leur
dimension non exhaustive dans la recherche humaine. Par conséquent, l'état de conscience permet
Le cyberespace et la recherche émergente: une vision transepistémique
et transdialogique depuis la transcomplexité